Petits troubles digestifs et solutions concrètes …

20 juin 2023
Nutrition
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Nous mangeons environ 1 à 1,5 kilo de nourriture par jour et nous retenons près de 80% du contenu nutritionnel, le reste étant éliminé dans les selles. C’est dire le fantastique travail de digestion et de réabsorption intestinale effectué par le tube digestif d’une longueur de près de 8 mètres et dont la surface d’absorption intestinale équivaut à celle d’un terrain de terrain de tennis. Mais ce n’est pas tout, une fois absorbés, tous ces nutriments sont captés par le foie qui les redistribuera à l’ensemble des cellules du corps humain. Quant aux 100.000 milliards de bactéries qui habitent le colon, elles se révèlent chaque jour plus utiles car leurs services rendus vont bien au-delà de digérer ce que nous ne digérons pas.

Mais lorsque cette belle mécanique vient à se gripper, les ennuis commencent car il n’est rien de plus inconfortable qu’une digestion difficile voire douloureuse. Certes, les problèmes peuvent venir d’un mauvais fonctionnement de l’organe en cause, mais parfois aussi de mauvaises habitudes alimentaires ou d’hygiène de vie. Faisons donc le point sur les troubles digestifs les plus courants.

Le reflux gastro oesophagien : très fréquent

En temps normal, tout est prévu pour que le contenu des aliments reste dans l’estomac pour n’en sortir que par le bas, via le pylore. Remonter vers l’œsophage n’est donc pas physiologique. Chez certaines personnes, ce reflux anormal peut s’expliquer de plusieurs manières : un défaut anatomique du système anti-reflux (hernie hiatale par glissement, chirurgie bariatrique de type sleeve gastrectomie), une hyperpression de l’estomac liée à un excès de graisse abdominale ou l’habitude de faire des repas trop copieux !

Cette sensation de brûlure ascendante est très inconfortable voire douloureuse et survient généralement après le repas, aggravée par la position allongée voire penchée en avant. Parfois, une simple toux nocturne sèche et répétitive accompagnée d’un fond de gorge enflammé, doit attirer l’attention et faire rechercher un reflux. Celui-ci peut être confirmé par une fibroscopie oeso-gastroduodénale. En complément d’un éventuel traitement médicamenteux, des mesures simples sont nécessaires au quotidien comme le fait d’éviter les repas trop copieux, les épices fortes et les liquides acides tels que les sodas au cola, le vinaigre, le jus de citron pur. L’excès de café augmente la sécrétion acide l’estomac ; il est donc prudent de se contenter d’une à deux tasses de café par jour et de préférer le thé ou les tisanes. Quand vient le moment de la sieste, il faut se mettre en position légèrement inclinée de 30°, pour ne pas être totalement à plat sur le dos. Ces conseils valent aussi pour la nuit. Eviter également de se pencher en avant ; il est préférable de s’abaisser en pliant les jambes. Ainsi, tout ira beaucoup mieux …

Le « colon irritable » : l’inconfort digestif permanent

Sans que l’on sache vraiment pourquoi, les personnes souffrant de colon irritable vivent chroniquement une situation conflictuelle avec leur intestin. Il peut se montrer tour à tour paresseux (c’est la constipation) ou au contraire trop pressé (c’est la diarrhée) sur fond de ballonnements douloureux et de fermentations excessives. Le microbiote est plus fréquemment déséquilibré chez ces personnes, avec une pauvreté de bonnes bactéries et un excès de bactéries pro-inflammatoires. De plus, la motricité est irrégulière. Le plus important, dans un premier temps, est de s’assurer de l’absence de maladie pouvant expliquer ces troubles. Le médecin doit donc explorer en première intention la glande thyroïde, faire un bilan sanguin complet, et demander une coloscopie à la recherche d’une inflammation, de diverticules, de polypes, d’une tumeur …

Quand tout ceci est normal, on pousse un grand soupir de soulagement et on conclue à une colopathie fonctionnelle dite aussi « colon irritable ». Reste alors à trouver les moyens de corriger cette colopathie.

Pour les gaz :

on sait que le charbon est capable de les absorber. Il existe donc des médicaments qui en contiennent et qu’il faut prendre à distance des autres médicaments pour ne pas modifier leur absorption intestinale (ne pas s’inquiéter, également, d’avoir des selles noires). De plus, certains aliments fermentent plus que d’autres (les fameux Fodmaps) et parmi eux les choux, l’artichaut, les oignons … A chacun sa liste, car chaque colopathe a ses sensibilités alimentaires qui lui sont propres. Il est donc difficile de généraliser. Eviter de manger trop vite (on avale beaucoup d’air), prendre son temps pour bien mastiquer, et limiter la consommation de boissons gazeuses.

Pour le microbiote :

des cures régulières de probiotiques sont recommandées. Mais lesquels ? Le mieux est de tester différentes formules en cures de 3 semaines. Si l’état s’améliore, on garde. Si l’état ne s’améliore pas, on change.

Pour la motricité du transit :

en cas de constipation, on augmente la consommation de légumes et on boit de l’eau Hépar – en cas de diarrhée, on diminue les crudités et on augmente le riz et la banane. L’allopathie étant un peu démunie pour traiter les troubles fonctionnels, la phytothérapie peut se révéler une bonne alliée. Si de nombreuses plantes sont connues pour leurs effets anti spasmodiques et régulateurs de transit, certaines sont plus accessibles que d’autres, telles que la menthe, la verveine et l’origan.

Du côté des plantes …

L’origan est un grand classique de l’alimentation méditerranéenne. Il peut être consommé frais en infusion 3 à 4 fois par jour (10g/500ml d’eau) ou largement réparti sur les salades composées. La menthe et la verveine sont également des plantes aux vertus anti spasmodiques. Prendre une infusion à la fin de chaque repas peut donc se révéler utile.

L’intolérance au lactose

Elle concerne moins de 10% de la population et se traduit par des diarrhées et ballonnements suite à la consommation de lait et de laitages. Elle s’explique par une trop faible efficacité de la lactase, enzyme de digestion du lactose.

Rappelons que le lactose est le sucre naturel du lait et qu’il existe dans tous les laits, que ce soit celui de la mère comme celui de tous les mammifères (vache, chèvre, brebis, bufflonne …). Le lactose est composé d’une molécule de glucose attachée à une molécule de galactose.

La lactase :

Présente dans les cellules intestinales, coupe la liaison qui unit ces deux molécules et libère ainsi, dans l’intestin, le glucose et le galactose qui vont alors passer dans le sang. Le glucose servira de carburant aux cellules et le galactose ira dans le cerveau pour contribuer au bon fonctionnement des neurones. Le lactose est donc essentiel à la croissance et au bon développement de l’enfant dont le lait est la seule nourriture pendant ses 5 à 6 premiers mois de sa vie, raison pour laquelle la lactase est 100% efficace durant les 2 à 3 premières années de vie. Ensuite, au fil des années, cette lactase va diminuer en efficacité car la consommation de lait baisse et d’autres nutriments vont prendre le relais pour assurer les besoins de l’organisme.

En moyenne, un adulte conserve 20% d’efficacité de sa lactase et cela lui suffit pour digérer un bol de lait. Toutefois chez certaines personnes, elle est encore moins efficace et le lactose non digéré s’accumule dans l’intestin. Il peut alors provoquer des ballonnements et des diarrhées. Dans ce cas, on peut faire un test à l’hydrogène pour évaluer sa capacité de digestion au lactose (Breath Test) ou sinon essayer du lait sans lactose et analyser les réactions de son corps. Si les symptômes disparaissent, le lactose était bien en cause. Sinon, il s’agit plutôt d’un « colon irritable » avec des problèmes de digestion multiples.

Mais rassurons-nous et voyons le bon côté des choses. Si 10% de la population digère mal le lactose, cela veut aussi dire que 90% le digèrent bien. Dans tous les cas, il est important de continuer de consommer 2 à 3 produits laitiers par jour pour assurer la solidité osseuse. Chez l’intolérant au lactose, ce sera essentiellement sous forme de fromages, de lait sans lactose et éventuellement de yaourts. Chez le tolérant au lactose, tous les produits laitiers sont possibles.

Bon à savoir.

Il y a autant de lactose dans le lait de chèvre que dans le lait de vache. Donc, si l’on digère mieux le lait de chèvre que le lait de vache, ce n’est pas en raison du lactose, mais plutôt des graisses du lait de chèvre qui sont un peu plus digestes que celles du lait de vache. Par ailleurs, le lactose du yaourt est très bien digéré en raison de la présence de probiotiques dans le yaourt. Il n’y a quasiment plus de lactose dans les fromages. Un intolérant au lactose peut donc manger du fromage.

Les compléments alimentaires : le petit plus ?

Au-delà du rôle de l’alimentation, il faut savoir que l’activité et le sommeil impactent également la sérénité du transit. La marche quotidienne est en effet un excellent rempart contre le transit trop lent et les ballonnements. Quant au sommeil, quand il est perturbé, le transit l’est aussi. N’oublions pas qu’il y a des connexions neurologiques entre le cerveau et l’intestin. Un bon conseil : marchez tous les jours environ une heure et couchez vous avant minuit (le plus souvent). C’est d’ailleurs le principe de la NAPSO-THERAPIE que d’optimiser en même temps son alimentation, son niveau d’activité physique et son sommeil – car tout est lié !

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