Journée Mondiale MICI

Journée Mondiale des MICI - le 19 mai 2023

Les MICI : de plus en plus fréquentes

26 avril 2023
Nutrition
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Les Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI) regroupent la Maladie de Crohn et la Rectocolite hémorragique. Il semblerait que les populations d’origine méditerranéenne soient plus concernées que les autres par ces pathologies. Ces maladies évoluent par poussées survenant de façon imprévisible et nécessitent un suivi médical très régulier annuel.

Ce qu’il est bon de savoir …

Toutes les deux sont des maladies auto-immunes, c’est à dire liées à la fabrication d’anticorps dirigés contre nos propres cellules de la muqueuse intestinale. Ces anticorps agressent l’intestin et provoquent des inflammations, raison pour laquelle, pendant les crises, il y a très souvent des douleurs abdominales et des diarrhées avec perte de sang.

 

Rectocolite hémorragique
Vue Rectocolite hémorragique

Une histoire souvent familiale

Il peut en effet y avoir une prédisposition génétique familiale. Ce sont des familles dans lesquelles il y a souvent des problèmes digestifs. A minima, de la colopathie fonctionnelle ou des diverticules, à maxima une MICI pour certains membres de la famille. Elles sont donc potentiellement héréditaires.

La maladie de Crohn

Elle apparaît souvent à l’adolescence, surtout lors de l’introduction du tabac qui aggrave la maladie quand il y a une prédisposition génétique. Les lésions (des fissures) touchent surtout la fin de l’intestin grêle et l’anus. Les diarrhées sont parfois glairo-sanglantes. Certains minéraux et vitamines sont mal absorbées et nécessitent des supplémentations (fer, calcium, vitamine D …). Il faut traiter cette maladie car au-delà des douleurs, de l’amaigrissement et des risques de carences, il peut y avoir des complications digestives. Il faut mettre l’intestin au repos pendant les crises avec une alimentation très pauvre en fibres. En revanche, entre les crises, l’alimentation devra être équilibrée.

La Rectocolite hémorragique

Cette maladie touche exclusivement le colon, en remontant progressivement du rectum jusqu’au début du colon. L’intestin grêle n’est pas touché et donc il n’y a pas de carences par malabsorptions. En revanche, la muqueuse est vraiment abîmée et part en lambeaux. Les selles sont glairo-sanglantes, sur fond de douleurs abdominales. Attention, cette maladie est à surveiller de très près car il y a un risque de cancérisation. Il faudra mettre l’intestin au repos pendant les crises (régime sans fibres) et prévoir de manger équilibré par ailleurs.

MICI : comment adapter son mode de vie.

En adoptant les bons comportements, on vit beaucoup mieux quand on a une MICI. Cela en vaut la peine !

Ces maladies inflammatoires sont définitives. On ne guérit jamais d’une MICI, mais en revanche on peut espacer les crises et les atténuer. Ces crises sont d’ailleurs imprévisibles. Elles peuvent survenir chaque semaine, comme une fois tous les 6 mois. En mangeant de façon adaptée, en évitant le stress, en ne buvant pas d’alcool et en ne fumant pas, en ayant une activité physique régulière, en dormant bien et en évitant le surpoids, on se donne toutes les chances d’aller au mieux. Ce sont d’ailleurs les règles de la NAPSO-THERAPIE. De plus, la surveillance médicale annuelle permet d’anticiper les complications et ainsi d’y échapper.

Pendant les crises douloureuses …

Il faut mettre l’intestin au repos en évitant les fibres. C’est ce qu’on appelle le régime sans résidu. Le même que celui que l’on suit en préparation d’une coloscopie. On mangera donc du riz (ou des pâtes, mais le riz est mieux car sans gluten car celui-ci est encore plus difficile à digérer quand l’intestin est agressé), du pain grillé ou des biscottes, de la viande, du poisson ou des œufs, des carottes cuites, des yaourts ou du fromage, de la banane, de la gelée (entre autres de coings). Boire au moins 1,5 litre d’eau voire davantage si la diarrhée est importante. Sous l’effet du traitement, la crise disparaîtra peu à peu. Dans ce cas, les légumes tendres et cuits et les fruits bien murs et sans leur peau seront réintroduits, jusqu’à obtention progressive d’une alimentation sans restriction.

Supplémentations nécessaires …

Le manque de fer est courant. Penser aux viandes rouges, foies, moules et huîtres. Les comprimés de sels ferreux seront souvent nécessaires, tout comme les ampoules de vitamine D et parfois les comprimés de calcium (si pas assez de produits laitiers).

En dehors des crises douloureuses …

Tout va bien. Le transit est normal, pas de sang dans les selles et pas de douleurs abdominales. L’alimentation sera alors équilibrée et variée. Pas de restrictions particulières. Au petit déjeuner : pain ou céréales (même complètes), laitage, fruit, thé ou café. Au déjeuner : viande, poisson ou oeufs avec un mélange de féculents et de légumes, fromage ou laitage et fruit. L’après-midi, en cas de petite faim : un fruit. Le soir, au dîner : un peu de viande, poisson ou œufs avec légumes (surtout) et féculents (un peu) ou de pain, laitage et fruit. Les épices douces sont recommandées et particulièrement le curcuma, aux vertus anti inflammatoires locales (en manger au moins une cuillère à café par jour).

Les traitements des MICI

Les principaux traitements sont des anti-inflammatoires. Il ne s’agit pas des AINS (Anti Inflammatoires Non Stéroïdiens) comme le voltarène, le kétoprofène … mais des salicylés (famille de l’aspirine). Le 5-ASA est le mieux toléré de tous et surtout prescrit dans le cadre de la Recto-colite Hémorragique. Les corticoïdes peuvent également être utilisés mais en cures courtes de quelques jours compte tenu des effets secondaires redoutés (prise de poids, rétention d’eau, baisse des défenses immunitaires). Ces anti-inflammatoires sont prescrits pendant les crises pour aider à leur guérison rapide. Concernant le traitement d’entretien, on peut être amené à donner des immuno-suppresseurs pour diminuer la production d’auto-anticorps. Donnés pendant des mois voire des années, ces traitements doivent être accompagnés d’une surveillance régulière médicale et d’un bilan sanguin tous les 6 mois. Enfin, les anti TNF alpha ont révolutionné le traitement de la maladie de Crohn. Ils neutralisent le TNF alpha qui est la molécule responsable de l’inflammation intestinale.
Concernant la RCH, le risque de cancérisation est non négligeable quand les lésions touchent tout le colon. Dans ce cas, une ablation préventive du colon et la réalisation d’un anus artificiel peut sauver bien des vies

Les idées reçues sur les MICI

Il faut manger sans gluten pour éviter les crises.

Fauxle gluten n’est pas responsable de l’apparition des crises. La MICI est une maladie inflammatoire dûe à la présence d’auto-anticorps qui agressent la muqueuse intestinale. En revanche, au moment des crises, la digestion du gluten qui n’est déjà pas facile peut s’en trouver encore plus gênée et provoquer une sensation de ballonnements et de fermentations supplémentaire. A chacun de voir et d’être à l’écoute de son corps. Si on a l’impression que l’on digère mal le pain ou les pâtes, ne pas hésiter à les supprimer pendant les crises douloureuses ; les remplacer par du riz et du pain sans gluten. En revanche, en dehors des crises, en reprendre la consommation car manger sans gluten est contraignant et augmenterait le risque de carences.

Il faut supprimer les produits laitiers.

Faux Durant les crises douloureuses, il faut même augmenter sa consommation de yaourts car ils sont riches en probiotiques et aideront à la reprise d’un transit normal. Le fromage est autorisé. En dehors des crises, il faut essayer de consommer au moins 3 produits laitiers par jour car le calcium est souvent mal absorbé et les os peuvent en souffrir.

Il faut éviter les fibres car cela irrite l’intestin.

Vrai et Faux Tout dépend du contexte. En cas de crise douloureuse, c’est vrai. Pendant quelques jours, il faudra éviter les fruits, légumes et céréales complètes. En revanche, en dehors des crises, l’alimentation doit être tout à fait équilibrée. Prévoir au moins 2 à 3 fruits et des légumes à volonté, par jour. Donc, les crudités sont autorisées. Les légumes secs sont très bons pour la santé. A chacun de voir s’il les supporte bien car ils ne sont pas toujours faciles à digérer (les faire tremper dans l’eau la veille au soir, sauf pour les lentilles).

On doit éviter les boissons gazeuses

Vrai et Faux Eviter les sodas, c’est sûr. Concernant les eaux minérales gazeuses, cela dépend des capacités de chacun à les supporter. Elles peuvent ballonner ou au contraire ne rien faire. Un petit conseil : éructer, avec dignité et discrétion bien sûr !

On doit éviter l’alcool (et le tabac)

Vrai L’alcool réactive l’inflammation d’un intestin fragilisé. Donc, il est vraiment à éviter, tout comme le tabac. La fumée de cigarette est toxique pour l’intestin et aggrave la maladie de Crohn.

Avec tous ces conseils, et en menant une vie saine et active en cohérence avec les règles de la NAPSO-THERAPIE, on peut vivre sa MICI avec plus de sérénité. C’est le but !
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